Mot d'accueil du Père Pierre Bonnefond
au début de la messe d'action de grâce pour ses 60 ans d'ordination sacerdotale (6 juin 2009)
Après le temps du séminaire à Issy-les-Moulineaux, le 29 juin 1949, j'ai été ordonné prêtre.
Il y a donc 60 ans. Nous étions 70 nouveaux prêtres pour le diocèse de Paris de l'époque. Comme le Cardinal Suhard, archevêque de Paris, venait de mourir, l'on a fait appel pour assurer l'ordination des nouveaux prêtres au nonce apostolique, en poste à Paris. Il s'appelait Monseigneur Angelo Roncalli, qui deviendra le Pape Jean XXIII en 1958.
Aujourd'hui, 60 ans après, je souhaite rendre grâce à Dieu et je reprends volontiers les paroles de la Vierge Marie, de Saint Paul et d'une multitude d'autres qui n'ont cessé de chanter : « Mon âme exalte le Seigneur. Le Puissant fit pour moi des merveilles.» Merci à vous tous de vous associer à cette « action de grâce ».
L'action de grâce du Seigneur s'exprime particulièrement lors de son dernier repas avec ses disciples, lorsqu'il leur a donné son Corps et son Sang : ce que la communauté chrétienne renouvelle à l'occasion de la Messe. Combien nous dépasse ce que nous célébrons à chaque Eucharistie ! La conscience que j'en ai est bien petite, face à la réalité du mystère célébré. Nous avons simplement la consigne de Jésus : « faites ceci en mémoire de Moi ». Prêtre, j'ai assuré ce ministère.
Je souhaite, dans la célébration de cette messe anniversaire, récapituler les messes que j'ai célébrées depuis soixante ans. J'en évoque simplement quelques unes qui ont marqué les étapes de ma vie de prêtre.
La première fut celle du 29 juin 1949, à Notre-Dame de Paris, jour de mon ordination.
Puis ce fut celle du lendemain le 30 juin 1949, à Saint-Pierre de Neuilly, ma paroisse d'origine où je fus baptisé.
Les messes suivantes furent célébrées selon le rite officiel de l'époque, en latin, dos à l'assistance et avec une grande partie en silence.
Puis, vers 1954, à la paroisse Notre-Dame de Pontmain, à Bagnolet, ce furent les premières messes célébrées comme nous le faisons maintenant, en français et dites face à l'assemblée chrétienne. J'avoue que je m'y suis trouvé très à l'aise. Je repense aussi aux messes célébrées au cours de la « colonie de vacances » des jeunes de Bagnolet, de 1951 à 1962 ; les jeunes étaient rassemblés dans la chapelle autour de l'autel : c'était une chance à l'époque d'être proche de l'autel pour suivre la messe.
Je pense ensuite aux trois messes que j'ai célébrées chaque dimanche dans le studio de16 m2 au rez-de-chaussée d'un immeuble d'une cité de Nanterre ; c'était l'église du quartier. Ceci pendant 7 ans, de 1962 à 1969. Il s'y pressait 30 à 40 personnes, à chaque messe. Ce n'était pas tout à fait les catacombes, mais çà y ressemblait.
Puis, à partir d'avril 1969, ce furent les messes célébrées dans la nouvelle église du quartier, église à laquelle on donna le nom de Saint Paul. Temps joyeux le dimanche, mais temps austère en semaine où je célébrais la messe souvent seul. Cela dura quatre ans.
Puis en 1973, appelé à un nouveau ministère dans un autre quartier de Nanterre, les conditions de la célébration de la messe ont changé. Ce fut à la cathédrale de Nanterre et à la Chapelle Saint-Jean-Marie Vianney. A Saint-Cloud, pendant neuf ans, et à Ville d'Avray depuis 18 ans, ce furent des messes célébrées avec la participation d'une communauté habituellement nombreuse et très participante. Je ne peux oublier aussi les messes que j'ai célébrées dans les camps scouts, à l'occasion de la Promesse scoute de jeunes. Ce furent des moments exceptionnels.
Ce soir donc, vous êtes venus nombreux, d'un peu partout pour m'entourer, comme vous l'avez déjà fait il y a dix ans pour l'anniversaire de mes 50 ans de sacerdoce. Ce soir donc, c'est une nouvelle « action de grâce », et j'y rassemble donc toutes les messes de mes 60 ans de ministère.
A vous, membres de ma famille, frères, sœurs et neveux (petits-neveux), à vous amis de Nanterre et de Saint-Cloud avec qui j'ai gardé des liens et qui me manifestez toujours votre affection, à vous frères dans le Sacerdoce qui avez été de précieux amis sur ma route et qui êtes là aussi, et enfin à vous la « communauté de Ville d'Avray » où je suis depuis 18 ans, je dis « merci » d'être là pour vous associer à cette messe d'action de grâce.