Homélie du Père Hugues

Publié le par la paroisse

pour la messe anniversaire de ses 10 ans de sacerdoce

Trois belles figures nous sont donnés dans les textes de la messe du jour et qui nous disent des chemins pour être disciple, pour suivre le Seigneur : le lépreux, confiant dans le Christ, qui s'approchant de lui, se prosterne et lui demande la purification ; il y a Abraham, invité par le Seigneur à marcher en sa présence et à être parfait, et sa femme Sara, qui devra dépasser son étonnement, invitée à croire, elle qui enfantera dans la vieillesse.   

 

Comment être disciple ? Celui ou celle qui se met à la suite du Christ le fait à travers une histoire, partagée avec d'autres, en vivant des déplacements, dans l'étonnement de ce que Dieu réalise, dans la confiance en sa présence et dans le salut qu'il a offert par sa mort et sa résurrection.

Ce soir, nous aussi, nous sommes nombreux à chercher à suivre le Christ, à chercher à lui ressembler, avec nos talents et avec nos faiblesses. Mettre nos pas, jour après jour, dans ceux du Christ, qui nous appelle, car nous sommes sûrs qu'avec lui nos vies prennent du sens.  

 

Aidé de l'Esprit-Saint, chacun de nous peut, en regardant sa vie, découvrir l'amour que Dieu nous donne. Permettez-moi de tirer quelques fils de ma propre histoire de disciple du Christ.  

 

J'ai donc été ordonné prêtre il y a 10 ans, par Mgr Favreau qui, ne pouvant venir ce soir, nous assure de sa prière et m'a très gentiment renvoyé ce qu'il avait écrit lors de mon ordination... peut être au cas où je l'aurai oublier... ils sont comme cela les évêques !  Pour moi, l'appel à devenir prêtre ne s'est pas fait de manière exceptionnelle, brutale mais de manière ordinaire. La première fois que j'ai parlé de devenir prêtre, je m'en souviens très bien, ce fut au cours d'une confession, alors que je devais avoir 10, 12 ans : au prêtre qui me donnait le pardon de Dieu, je lui confiais mon propre désir de la prêtrise. Il a eu la sagesse d'accueillir ce projet, de ne pas juger, et de m'inviter à attendre l'age adulte pour confirmer cet appel.

 

Il me  conseillait de n'en parler à personne.  Je me suis empressé de faire le contraire, ça commençait mal, désobéir au début de sa vocation ! J'en parlais à mes parents! Mes parents ont respecté le secret, eux,  et me l'ont rappelé 13 ans plus tard.

 

Ce premier appel à une vocation religieuse a pu se développer dans un contexte familial chrétien et pratiquant, où se donnait à voir une cohérence entre la foi et la vie. Mon amour de l'Eglise s'est développé dans un bain ecclésial, marqué par la fidélité à sa paroisse, le respect et le soutien des prêtres.  

L'appel du Seigneur a été porté par mon goût pour l'eucharistie du dimanche, depuis bientôt 40 ans, je crois n'avoir jamais séché la messe, ce rassemblement au nom du Seigneur de personnes si différente et en communion. Le service de l'autel et le scoutisme ont été aussi des lieux pour une vie chrétienne.  

Peu engagé dans l'église à l'âge du lycée et dans la vie étudiante, j'ai vécu, au moment d'entrer dans la vie professionnelle, une relation plus personnelle au Christ en particulier dans la lecture des évangiles. Deux convictions m'ont alors habité : que le ministère de prêtre allait répondre à ma quête du bonheur et que je devais rendre à l'Eglise ce qu'elle m'avait donné : la foi et l'appel à se donner.  

 

Le temps du séminaire, 6 années, à la Catho de Paris, a été un temps de formation, de déplacement, de surprises. De bonnes années. J'y ai aussi appris les tensions qui existent à l'intérieur même du corps de l'Eglise. Les stages, pdt le séminaire, à l'aumônerie de Rueil Malmaison, en milieu plus populaire en paroisse au Petit Clamart puis à St Gilles à Bourg La Reine, ont été des passages nécessaires pour m'apprendre davantage le ministère de pasteur.

La paroisse St Gilles, où j'ai été ordonné diacre, en décembre 1998, a été un temps particulièrement formateur et j'en suis reconnaissant, aux paroissiens et à son curé, le père Aybram. 


Qu'ont été ces dix années de prêtrise ?

Je lis à travers vos visages ces années passées, chacun de vous me rappelle des évts vécus, moments heureux ou plus difficiles, temps de joie ou de peine ; cette messe permet de relire ce que le Seigneur fait dans nos vies, dans la mienne comme dans les vôtres.

 

Le secret de l'appel de Dieu, de sa présence, se précise au fil des années.

Je veux demander au Seigneur pour moi et pour nous tous un élan nouveau sur le chemin de la conversion et de la mission. Au fur et à mesure que les années passent, je ressens la miséricorde de Dieu, lui qui choisit des êtres faibles pour y déployer sa puissance. Je constate mes limites personnelles ; cependant elles ne m'enlèvent pas la confiance, parce que, comme aux premiers Apôtres, le Seigneur nous dit: « N'ayez pas peur, c'est Moi. »

Alors que je me sens pauvre pour répondre à l'amour de Dieu, je sais qu'en recevant le sacrement de l'ordre, le Seigneur m'a dit que j'étais à Lui. Il m'a accordé la capacité de renouveler parmi les hommes les paroles et les gestes de l'eucharistie, du pardon, de proclamer sa Parole.  La célébration des sacrements comme la prière nous unit davantage au Christ  que les prêtres représentent sacramentellement. Aidez-moi à demander au Seigneur de savoir réaliser efficacement la mission reçue.

 

Sans gommer les difficultés, je dis souvent que prêtres nous avons beaucoup  de chance d'être pasteurs pour et avec des ctés vivantes, des communautés croyantes. Nous sommes témoins de l'œuvre de l'Esprit-Saint en de nombreuses personnes, où les compétences, non slt humaine, mais aussi spirituelles, sont nombreuses. De nombreux chrétiens s'engagent pour mettre en œuvre la mission, même si nos paroisses reposent bien trop souvent sur les mêmes bonnes volontés. Je suis heureux d'être prêtre d'une église diocésaine, et d'avoir pu proposer des chemins missionnaires entre la culture et la foi, en particulier avec l'association Culture et Bible.

 

C'est du Christ et de son Eglise que nous recevons notre ministère et je remercie tout spécialement notre évêque, Mgr Gérard Daucourt, pour la confiance qu'il m'accorde. Mais nous sommes aussi les prêtres que vous faites. Par vos paroles, vos attitudes, vous contribuez (ou non) à faire grandir notre sainteté. Continuer à prier pour vos prêtres, à être avec eux, pour que nous soyons les pasteurs fidèles,  ayant le souci des plus petits, de conduire les paroissiens à une relation vivante avec le Christ, sans oublier ceux qui ne le sont pas dans nos églises.


Pour conclure. Le pape nous invite à vivre une année sacerdotale, à l'occasion du 150e anniversaire de la mort du père Jean-Marie Vianney, qui deviendra le saint patron des 400 000 prêtres du monde entier. Si j'entends bien cette invitation à stimuler la vie des prêtres eux-mêmes, l'occasion de prier pour les vocations de prêtres, je souhaite en même temps que nous approfondissions la dimension sacerdotale commune à tous les baptisés : au jour de notre baptême, nous avons reçu la triple vocation de prêtre, de prophète et de roi. L'Année Sacerdotale, telle que la veut le Saint Père, ne sera pas une année « réservée aux prêtres », mais à toute l'Église ; dans toutes ses composantes, nos églises sont appelées à redécouvrir, à approfondir, le don que le Seigneur a voulu lui laisser avec le ministère sacerdotal.

À l'heure où je remercie le Seigneur, que cette messe soit aussi pour moi l'occasion de vous remercier, vous, ma famille, mes amis, les paroissiens, vous êtes les collaborateurs précieux de notre mission.

Amen.

D'abord, vicaire et aumônier à Sèvres, avec le rapport stimulant mais au combien exigeant des jeunes collégiens et lycéens ; puis ces dernières années comme curé de paroisses et directeur des pèlerinages ont été des années de bonheur. Je comprends davantage ma vocation comme étant de faire gouter à l'amour de Dieu, un Dieu proche, un Dieu sauveur.
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