Jeûner : pourquoi et comment ?

Publié le par la paroisse

Le carême est une heureuse période qui nous permet :

  • de mesurer nos dépendances ;
  • d’affiner nos désirs ;
  • de nous libérer des pollutions du gavage ;
  • de donner ;
  • de goûter la proximité de Dieu

C’est ce que permet le jeûne quand il est associé à la prière et à l’aumône.

Comment jeûner ? Quelques conseils pratiques :

  • Choisissez un ou deux jours dans la semaine. Par exemple le jeudi et vendredi. Pas plus.
  • Pratiquez le jeûne diurne, c’est-à-dire pendant le jour. Prenez un petit-déjeuner complet. Ce sera votre seul repas. Le soir, une soupe, ou un fruit ou une salade, trois fois rien.
  • Si vraiment vous ne pouvez pas, allez trouver secours dans un morceau de pain. Ou faites-vous du thé.
  • Et si même ça, vous ne pouvez pas, ne vous en faites pas. Faites autre chose.
  • Le temps du repas pourra (devra) être consacré à la lecture, à la méditation ou à la prière. Ou bien allez vous promener, visiter une expo.
  • Trouvez-vous des « complices » qui vont aussi jeûner les mêmes jours que vous. Faites ça en bande ; ça permet de s’encourager, de persévérer, et de ne pas trop se prendre au sérieux, de dégonfler un peu la fierté qu’on risque d’avoir. Tenez-vous au courant, parlez-en entre vous. C’est une mise en œuvre de la communion des saints.

Pourquoi jeûner ?

Aujourd’hui, beaucoup de gens plus ou moins en quête de suppléance à leur manque de foi religieuse, pratiquent le jeûne. Les raisons sont parfois très égocentriques, ils veulent maigrir, « avoir la ligne », les formes qui conviennent aux normes imposées par les pubs. Ou, et c’est beaucoup moins superficiel, ils cherchent à se débarrasser de toxines ; ils croient, non sans raison, que nos rythmes de vie et nos rythmes alimentaires sont liés et nous « surchargent ». Cette surcharge n’est pas seulement pondérale, bien sûr ! Le jeûne est aussi une pratique de toujours, c’est l’évidence toujours perçue qu’il y a un lien, une assistance mutuelle entre le corps et l’esprit. Toutes les religions l’ont mis à l’honneur. Ne perdons pas ce trésor. Ne l’abandonnons pas aux pratiques « branchées ».

Mais d’eux, nous pouvons apprendre que le jeûne n’a rien d’impossible (c’est même assez facile) et qu’il n’est en rien une souffrance, mais au contraire un soulagement, un bienfait.

Attention tout de même aux petits dangers !

  • se prendre pour un champion ;
  • se prendre pour un nul parce qu’on n’a pas réussi ;
  • ne plus rien faire puisqu’on n’arrive même pas à jeûner ;
  • vouloir uniquement ce qui est difficile ;
  • faire de cette pratique, une souffrance. Et croire que c’est bien !
  • attendre tellement le repas du soir qu’on oublie de prier !

Bien sûr, on peut toujours vivre le carême en « spiritualisant » le jeûne, c’est-à-dire en vivant en esprit et non pas à la lettre la prescription de jeûner. Ce n’est pas si mal. Par exemple, on peut tenter de se libérer de ce qui nous encombre : la télé, l’ordinateur, le tel, i phone, etc. Tenter de se libérer de ses dépendances permet au moins de les mesurer. Si vous êtes dans l’addiction, ce n’est pas un péché formel, c’est tout juste déshumanisant ! Que tous ceux qui ne se sentent pas prêts à jeûner suivent déjà ce type de pratiques, ils y gagneront.

Laisser le corps nous éveiller à Dieu

Mais faire porter la vigilance sur la nourriture honore mieux la réalité corporelle de nos existences.

Et surtout le jeûne permet de donner au corps le rôle de nous éveiller à Dieu. Belle promotion ! Car le but de tout cela, ce n’est pas de faire une cure de désintoxication, quoique ce soit déjà bien (télé, malbouffe, drogue..), mais de nous rendre attentifs à la présence de Dieu. Le corps, qui va réclamer son légitime traitement habituel, va en quelque sorte nous dire : « Tu n’as pas oublié quelque chose ?! » Et c’est pour nous l’occasion de penser à Dieu, que nous oublions bien plus que nos repas ! Le souvenir de Dieu prend la place de la nourriture, devient nourriture.

Puisque le corps se rappelle à nous, ne tentons pas de le museler, il faut le faire travailler. Par exemple, allez marcher, une prière en tête. Ou bien mettez-vous debout pour lire la Parole de Dieu. « Louez Dieu dans votre corps » (1 Cor 6, 20) ; ça ne veut pas dire qu’il faut broyer le corps, le nier, le fuir, le faire souffrir ! Tout au contraire !

Le jeûne n’est pas très pratique en famille, il devient ostentatoire. Chacun doit trouver son rythme. Ni les enfants, ni les malades ne doivent le pratiquer. Ne parlez pas de « privations ». Il ne s’agit pas de se priver, mais de grandir ! En fait, on se prive –si vous tenez à ce terme–  de ce qui nous empoisonne, de ce qui nous engraisse ! On ne fait pas des sacrifices, on se libère. Attention à ce genre de vocabulaire qui pourrait bien donner le dégoût et rendre malsain ce qui est un heureux pédagogue.

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